Ah! Alors laisse-moi-t’expliquer comment utiliser ce magnifique pouvoir.
Au vu de ce que je t’ai conté plus tôt, tu te doutes qu’associer différents types de lichens, peut nous apporter plus d’informations, que si l’on observait qu’une seule espèce. Mais… Sois conscient qu’avant de partir à l’aventure, il faut que tu connaisses les conditions écologiques (le climat, le type de sol, la topographie, …) du lieu que tu souhaites sauver.
Pour t’aider, voici un outil conçu par deux amis, encore utilisé aujourd’hui par des gestionnaires de territoires et chargés de missions environnementales. En 1986, à partir de lichens très représentatifs et facile à identifier, les chercheurs Van Haluwyn et Lerond, ont réussi à trouver un lien entre le taux de pollution atmosphérique et certaines espèces. Cet outil que je t’offre maintenant pour accomplir ta quête est appelé l’échelle de toxitolérance de Van Haluwyn-Lerond, graduée de l’indice A qui indique un fort taux de pollution atmosphérique, à l’indice G, qui suppose un faible taux.
Maintenant que tu as les clefs en main, rentrons dans le vif du sujet. Afin d’utiliser le pouvoir de la Triforce, il y a différentes étapes.
Tout d’abord, tu dois définir la zone que tu veux étudier. Sur une carte, tu détermines des points d’intérêts espacés sur ce lieu, c’est à dire des points en pleine ville, dans des zones peu urbanisées, dans des espaces verts… Il est important d’avoir une grande diversité de points sur ta carte pour avoir une idée générale du taux de pollution de la zone que tu veux étudier.
Par la suite, tu devras te déplacer vers tes points d’intérêts, et identifier nos amis grâce à l’outil que je t’ai fourni plus tôt. Pour être plus clair, tu as simplement à te rendre sur les lieux que tu as choisi et tu désignes ton/tes arbre(s) support(s) (arbres sur lesquels tu vas observer la présence de lichens), et il n’y a plus qu’à identifier les lichens présents !
Grâce à tes résultats, tu peux maintenant déterminer à quels indices correspondent tes différentes trouvailles. De cette façon, tu reportes les résultats sur ta carte, et te voilà avec un document indiquant les différents taux de pollution de ta zone d’étude.
Bien évidemment, ceci n’est qu’une explication très simplifiée de ce qui peut être réalisé par des professionnels, qui, avec les résultats qu’ils obtiennent proposent des actions afin d’améliorer la qualité de l’air.
Tu veux en savoir plus sur d’autres pouvoirs d’indication que possèdent les lichens? Je te conseille de lire attentivement ceci !
L’aventure ne se termine pas ici! Nos héros t’attendent le 28 avril à l’Université Paris Diderot! Plus d’info ici!
Bibliographie
Articles scientifiques :
*Agnan, Y., Séjalon-Delmas, N., Claustres, A., & Probst, A. (2015). Investigation of spatial and temporal metal atmospheric deposition in France through lichen and moss bioaccumulation over one century. Science of The Total Environment, 529, 285–296. doi:10.1016/j.scitotenv.2015.05.083.
*Agnan, Y., Séjalon-Delmas, N., & Probst, A. (2013). Comparing early twentieth century and present-day atmospheric pollution in SW France: A story of lichens. Environmental Pollution, 172, 139–148. doi:10.1016/j.envpol.2012.09.008.
*Le Pogam, P., Legouin, B., Geairon, A., Rogniaux, H., Lohézic-Le Dévéhat, F., Obermayer, W., … Le Lamer, A.-C. (2016). Spatial mapping of lichen specialized metabolites using LDI-MSI: chemical ecology issues for Ophioparma ventosa. Scientific Reports, 6, 37807. doi:10.1038/srep37807.
*Liu, H.-J., Fang, S.-B., Liu, S.-W., Zhao, L.-C., Guo, X.-P., Jiang, Y.-J., … Wu, Q.-F. (2016). Lichen elemental composition distinguishes anthropogenic emissions from dust storm inputs and differs among species: Evidence from Xilinhot, Inner Mongolia, China. Scientific Reports, 6, 34694. doi:10.1038/srep34694.
*Liu, H.-J., Zhao, L.-C., Fang, S.-B., Liu, S.-W., Hu, J.-S., Wang, L., … Wu, Q.-F. (2016). Use of the lichen Xanthoria mandschurica in monitoring atmospheric elemental deposition in the Taihang Mountains, Hebei, China.Scientific Reports, 6, 23456. doi:10.1038/srep23456.
*Schneider, K., Resl, P., & Spribille, T. (2016). Escape from the cryptic species trap: lichen evolution on both sides of a cyanobacterial acquisition event.Molecular Ecology, 25(14), 3453–3468. doi:10.1111/mec.13636.
*Spribille, T., Tuovinen, V., Resl, P., Vanderpool, D., Wolinski, H., Aime, M. C., … McCutcheon, J. P. (2016). Basidiomycete yeasts in the cortex of ascomycete macrolichens. Science, 353(6298), 488–492. doi:10.1126/science.aaf8287.
*Spribille, T., TøNsberg, T., Stabentheiner, E., & Muggia, L. (2014). Reassessing evolutionary relationships in the filamentous cyanolichen genus Spilonema (Peltigerales, Lecanoromycetes). The Lichenologist, 46(03), 373–388. doi:10.1017/S0024282913000601.
*Stehn, S. E., Walton, J. K., Nelson, P. R., Hampton-Miller, C. J., & Roland, C. A. (2015). A Lichen Species List for Denali National Park and Preserve, Alaska, with Comments on Several New and Noteworthy Records. Evansia, 32(4), 195–215. doi:10.1639/0747-9859-32.4.195.
Articles de Blogs :
*Administration générale de l’enseignement et de la recherche scientifique (AGERS). Les lichens et la pollution. http://users.skynet.be/laroseraie/lichens/accueil.htm.
*Défi écologique. Les lichens de précieux alliés pour évaluer le changement climatique. https://blog.defi-ecologique.com/lichens-de-precieux-allies-evaluer-changement-climatique/.
*La France insoumise. Indicateur de pollution Atmosphérique ; Ecosociosystème. http://www.ecosociosystemes.fr/indicateur_pollution.html.
*Planète sciences. Comment vit-on dans nos villes ? http://www.planetesciences.org/enviro/archives/rnste5/Atelier_pollution/lichens.htm.
*Ricochets. Ménage à trois. https://ricochets.info/2016/08/12/menage-a-trois/.
*Sauvages du Poitou. Lichen, Une histoire d’amour et d’eau fraîche. http://www.sauvagesdupoitou.com/88/541.
*Scribium. Environnement, le lichen bioindicateur de la pollution de l’air.https://scribium.com/regis-brulez/environnement-le-lichen-bioindicateur-de-la-pollution-de-lair-njp2p1.
Ouvrages :
*Déruelle, S., & Lallemant, R. (1983). Les Lichens témoins de la pollution. Paris: Librairie Vuibert.
*Des Abbayes, H. (1951). Traité de Linéchologie. Paris : desabbayes.
*Gamlin, L., & Vines, G. (1990). La Vie, développement et mécanismes. Paris: France loisirs.
*Garbolino, E. (2014). Les bio-indicateurs du climat: principes et caractérisation. Paris: Mines ParisTech.
*Garon, D., & Guéguen, J.-C. (2014). Les cahiers de la biodiversité : Biodiversité et évolution du monde végétal. Retrieved from http://public.eblib.com/choice/publicfullrecord.aspx?p=3155454
*Jahns, M., Masselink, A. K., & Miesch, R. (///). Guide des fougères, mousses et lichens d’Europe plus de 650 espèces photographiées. Paris: Delachaux et Niestlé.
*James, P. (1989). Lichen et pollution de l’air.Angleterre : British museum bp educational services.
*Mazliak, P. (2009). L’évolution chez les végétaux: des bactéries aux arbres et aux plantes à fleurs. Paris: Vuibert : ADAPT-SNES.
*Nicolson, I., Cosmografía-Colecciones, Le Monde des Sciences, & Moore, P. (1992). L’univers. Paris: France Loisirs.
*Ozenda, P., & Clauzade, G. (1970). Les lichens, étude biologique et flore illustrée. Paris : Dunod Masson.
*Reece, J. B., & Campbell, N. A. (2012). Campbell biologie. Saint-Laurent; Montréal: ERPI ; Pearson.
*Smith, P. J. (1991). La Terre. Paris: France Loisirs.
*Van Haluwyn, C., Asta, J., & Gavériaux, J.-P. (2009). Guide des lichens de France lichens des arbres. Paris: Belin.
Extras :
*M. Goujon / AREHN. Lichen et bio-surveillance de la qualité de l’air.
*Philippe Delfosse et Alain Delporte. Notre air est-il de qualité ? http://pedagogie.ac-toulouse.fr/ia81sciences/FILES/files/2-matiere-energie/Air-Pollution-Document-Ma%C3%AEtre(3).pdf.
*La légende de Zelda. https://fr.wikipedia.org/wiki/Triforce_(The_Legend_of_Zelda).